Family slaughtered: the wake of the antidepressant — (Libération Société)

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Libération Société

Eric FAVEREAU

 July 3, 2010

Vendée: Questions raised about the disinhibiting effect of a drug prescribed to the homicidal father.

This is a classic side effect, often mentioned in the literature, although it has never been officially established: antidepressants may have a disinhibiting effect and increase the tendency to act on thoughts, especially suicidal thoughts.  Was it an antidepressant that caused the death of Emmanuel Becaud, the Vendée doctor who killed his four children and his wife and then committed suicide on May 30 after taking Zoloft?

“He was taking antidepressants at the time of the tragedy, investigators said Friday. Toxicology analyzes tests show the presence of a molecule therapeutic dosage of sertraline. “This is an antidepressant used to treat depression and anxiety, better known under the brand name Zoloft”, summed up La Roche-sur-Yon prosecutor, Xavier Pavageau.

However, the analyzes show that there was no “overdosing” or “excessive consumption”. “The question is whether therapeutic doses of the drug are likely, if poorly monitored or inappropriately prescribed, to cause effects such as suicidality or aggression towards others”, noted the magistrate.

Becaud Emmanuel, 35, was a respected man in his village. A country doctor, he was found hanging in the living room of his house with, a bloody log and a kitchen knife at his feet. His wife, Sylvie, 35, lay slaughtered on the bed in her room, her body bearing several stab marks. Four children, three boys 3, 5 and 7 years and a girl of 9 years, were discovered in their pajamas in bed, dead from violent blows to the head.

Currently, these serial murders seem inexplicable.  Several relatives have blamed overwork and described Emmanuel Becaud as “a very dedicated doctor”.

The general practitioner would have shown signs of disturbance in the days before the killing, including difficulty speaking and concentrating. “On May 26, he started another antidepressant but it caused an itch, so he switched to sertraline,” said the prosecutor.

Family meals.  Anxiolytics and morphine were found in his pockets and in the medicine cabinet, and this is why toxicological tests were ordered by the judge. These analyzes revealed the presence of two anxiolytics in the children. The bodies were discovered by the maternal grandfather who was concerned when the family did not show up for Sunday lunch.” He was tired, he worked too much,” he told investigators.

Very shocked, Mayor Pouzauges, Michel Roy, had told the doctor Becaud “was dedicated to his profession of general practitioner and was concerned about the future of medicine in rural areas.”

Hyperactivity.  Can we, then, blame the drug for the occurrence of this tragedy? Anne Castot, a Director of the French Agency for Sanitary Safety of Health Products (AFSSAPS) remains very cautious.  She said she was not aware of the specific impact of Zoloft. “Perhaps it was pre-existing mental illness”, she pointed out.  In any case, this highlights the side effects of this class of antidepressants, “in particular the risk of suicide . This risk must be monitored throughout treatment. The onset of symptoms, such as insomnia, irritability, anxiety, hyperactivity, nervousness, and especially suicidal ideation requires frequent consultations.”  “But, says Anne Castot, you can never assume the cause was a side drug effect.”

 

Famille massacrée: la piste de l’antidépresseur

Eric FAVEREAU

3 juillet 2010 à 00:00

Vendée. Interrogations sur l’effet désinhibiteur d’un médicament que s’était prescrit le père meurtrier.

C’est classique, souvent mentionné dans la littérature médicale, même si cela n’a jamais véritablement été établi: la prise d’antidépresseurs peut avoir un effet désinhibiteur, et faciliter ainsi des passages à l’acte, en particulier suicidaires. Est-ce, pour autant, une prise d’antidépresseurs qui serait à l’origine de la mort d’Emmanuel Bécaud, médecin vendéen qui s’est suicidé le 30 mai après avoir, selon toute vraisemblance, tué ses quatre enfants et son épouse ?

Zoloft.«Il était sous antidépresseurs au moment du drame, ont indiqué vendredi les enquêteurs. Les analyses toxicologiques montrent en effet la présence d’une molécule à dosage thérapeutique, la sertraline.» Le produit est un antidépresseur utilisé pour le traitement de l’angoisse et de l’anxiété, plus connu sous le nom commercial de Zoloft, a précisé peu après le procureur de la République de La Roche-sur-Yon, Xavier Pavageau.

Pour autant, les analyses montrent qu’il n’y a pas eu «surmédication», ni «consommation excessive». «La question est de savoir si ce médicament lui-même est de nature à entraîner, s’il est mal maîtrisé, mal prescrit, des troubles comme les tendances suicidaires ou l’agressivité vers autrui», s’est interrogé le magistrat.

Emmanuel Bécaud, 35 ans, était un homme respecté dans son village. Médecin de campagne, il a été retrouvé pendu dans le salon de sa maison avec, à ses pieds, une bûche ensanglantée et un couteau de cuisine.

Son épouse, Sylvie, 35 ans, gisait égorgée sur le lit de sa chambre, son corps portant plusieurs traces de coups de couteau. Les quatre enfants, trois garçons de 3, 5 et 7 ans et une fille de 9 ans, ont été découverts en pyjama dans leur lit, décédés de coups violents à la tête.

Aujourd’hui encore, ces meurtres en série n’ont aucune explication. Plusieurs proches ont évoqué le surmenage professionnel d’Emmanuel Bécaud, décrit comme «un médecin très dévoué».

Le généraliste aurait montré des troubles dans les jours précédant la tuerie, avec notamment des difficultés pour parler et se concentrer. «Le 26 mai, il avait pris un premier antidépresseur mais, pris de démangeaisons, avait changé pour la sertraline», a indiqué le procureur.

Repas de famille. Des anxiolytiques et de la morphine ont été trouvés dans ses poches et dans l’armoire à pharmacie, et c’est pour cela que des analyses toxicologiques ont été ordonnées par le juge d’instruction. Ces analyses ont permis de détecter la présence d’anxiolytiques chez deux des enfants. Les corps avaient été découverts par le grand-père maternel qui s’inquiétait de l’absence des siens au repas de famille dominical. «Il était fatigué, il travaillait trop», a-t-il dit aux enquêteurs.

Très choqué, le maire de Pouzauges, Michel Roy, avait raconté que le docteur Bécaud «était investi dans sa profession de médecin généraliste et avait le souci du devenir de la médecine en zone rurale».

Hyperactivité. Peut-on, alors, impliquer le médicament dans la survenue de ce drame ? Anne Castot, une des directrices de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) reste très prudente. Et dit ne pas être au courant de passages à l’acte particuliers sous Zoloft. «Peut-être qu’une pathologie mentale préexistait», fait-elle juste remarquer. L’Agence, en tout cas, met en avant les effets secondaires de la classe des antidépresseurs, «en particulier le risque suicidaire. Ce risque doit être pris en compte tout au long du traitement. La survenue de symptômes, tels que l’insomnie, l’irritabilité, l’anxiété, l’hyperactivité, la nervosité, et a fortiori les idées suicidaires nécessite des consultations fréquentes». «Mais, affirme Anne Castot, rien ne permet de conclure à un effet du médicament.»